Notre polar

Nous nous sommes inspirés de la trame du polar de Marc Villard, Les doigts rouges, pour écrire notre propre histoire. Bonne lecture !

Un maître en colère – Chapitre 1.

La semaine dernière, un nouvel élève est arrivé dans la classe. Il s’appelle Marc Villard. Il est très turbulent, vraiment très turbulent. Depuis qu’il est là, M. Zipper, notre professeur, est de très mauvaise humeur. Il nous gronde souvent et nous donne de plus en plus de punitions.
Ce matin, avant la récré, nous sommes concentrés. Nous faisons une évaluation en géométrie. Le maître circule puis il s’arrête à côté de Marc. Comme d’habitude, il ne fait rien, il est en train de dessiner. Evidemment, ça commence à barder ! M. Zipper entre dans une colère terrible, il hurle comme jamais il n’a hurlé. Marc ne dit rien, il ne bouge pas. M. Zipper, désespéré, retourne au tableau en disant : « Qu’est-ce que je vais faire de toi ? »
Tout à coup, Marc lance un stylo sur le tableau. M. Zipper se retourne et très calmement il lui demande de sortir. Mais Marc hurle : « NON ! » Alors le maître fonce tout droit jusqu’à chez Marc, il le prend par le bras et il le sort dans le couloir. Dans la classe on n’entend plus un seul bruit. On s’attend au pire.
Après quelques secondes, comme le maître ne revient pas, Khephren commence à chuchoter :

  •  Vous vous rappelez quand le maître a dit « Si tu continues, ça va chauffer », ça y est, ça chauffe !

– Il se prend un sacré savon, vous entendez, dit Brian.
– Oui, il va passer un mauvais quart d’heure, ajoute Noahm.
– Que se passe-t-il ? On n’entend plus rien, dit Fanny.
– C’est bizarre, où sont-ils passés ? demande Jeannot.
Un peu plus tard, M. Zipper rentre en classe, tout seul. Il est encore furieux, son visage est crispé. Personne n’ose parler ni lever le doigt. Où est Marc ?
Enfin la sonnerie de la récréation, nous allons pouvoir respirer un peu et oublier ce mauvais moment.

Chapitre 2.

Après la récréation, M. Zipper nous donne un exercice de conjugaison sur l’imparfait, le temps des princesses et des contes de fées. Le maître écrit au tableau le numéro de l’exercice et il se dépêche de sortir.
On en profite pour chahuter. Laura monte la garde à la porte.
Cinq minutes après, M. Zipper entre avec la veste de Marc sous le bras. Il la dépose au fond de la classe. Je tire discrètement la manche de Khephren.
Khephren.
Quoi ?
Regarde la veste. Elle est toute rouge.
Tu as raison, on dirait du sang.
Tu penses à la même chose que moi ?
Oui, il lui a peut-être fait mal ?
Et s’il l’avait tué.
Il faut prévenir tout le monde, j’écris un mot sur un billet et on le fait passer.

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Le mot passe dans toute la classe. Le maître ne remarque rien. Nous sommes tous terrorisés !

Chapitre 3.

« On passe à l’histoire, sortez votre leçon sur Napoléon. J’espère pour vous que vous avez bien rangé vos feuilles. »
Pendant que nous cherchons notre leçon, le maître se dirige vers son bureau. Il sort une malle de son bazar et la dépose dans le couloir puis il retourne au tableau.
« Vous allez lire le document photocopié et vous répondrez aux questions que je vais écrire au tableau. »
M. Zipper sort et s’en va en faisant rouler la malle. Tout le monde se met à chuchoter quand soudain on entend le bruit d’une scie. Le bruit vient de la salle d’à côté, la salle polyvalente. Tous, nous écoutons, paralysés. Puis certains commencent à paniquer :

  • Il est en train de le couper en rondelles, dit Mélodie en pleurant.
  • Et il les met dans la malle, ajoute Esma, la voix tremblotante.

Je me retourne pour parler à Yakoub, mon meilleur ami :

  •  Maintenant j’en suis sûr, il a tué Marc.
  • Viens, il faut faire quelque chose. On prend le portable du maître et on téléphone à la police.

Avec Yakoub, nous cherchons partout, dans son cartable, dans sa veste, dans les tiroirs de son bureau mais nous ne trouvons rien. Dès que le bruit s’arrête, nous retournons vite à notre place. Pas de trace de son téléphone, il doit l’avoir sur lui. Le maître rentre dans la classe, il est un peu essoufflé.
On corrige. Qui répond à la première question ? demande M. Zipper.
Personne ? Qu’est-ce qu’il vous arrive ?
Même si Marc est très turbulent, on ne lui souhaite pas une fin comme à Waterloo. D’accord, il a poussé le maître à bout mais quand même…

Chapitre 4.

La sonnerie. M. Zipper nous demande de nous lever : « Nous allons en salle polyvalente. »
On y va en tremblant. On a très peur ! Nous entrons et là, quelle surprise ! Nous ne trouvons pas Marc Villard découpé en morceaux mais des chevaux en bois de toutes les couleurs posés sur une grande planche en forme de croix.
Les chevaux en bois ont été peints par Marc, ils serviront à la kermesse de l’école pour notre stand, nous dit M. Zipper.
Quel soulagement. Juste à ce moment-là, Marc entre dans la salle polyvalente, il s’était lavé les mains. Qu’est-ce qu’on est contents de le voir enfin notre turbulent copain.
J’ai confié cette mission à Marc mais je crois qu’il a quelque chose à vous dire.
J’ai fait le malin depuis que je suis arrivé. Je voulais qu’on me remarque. J’ai compris que ce n’est pas le meilleur moyen d’avoir des amis. Je vais changer.

Ouf ! Nous nous sommes fait un mauvais film. Notre imagination nous a joué un bien mauvais tour. Peut-être que nous devrions regarder un peu moins les séries policières à la télé !